De la fée à la marraine : l’histoire de la vie

Nous vous proposons de voyager dans le temps et de découvrir les origines de la marraine. En effet, avant de s’appeler marraine, celle que nous connaissons aujourd’hui et qui veille sur un enfant s’appelait une fée. Dans la mythologie grecque et romaine, on retrouvait déjà ce rôle très symbolique et protecteur de la fée et de la marraine. Pour comprendre l’importance accordée à la marraine dans de nombreuses familles, en France et dans le monde entier, pour vous aider à faire votre choix de marraine, découvrez l’histoire des fées qui ont peu à peu cédé la place aux marraines.

L’origine divine de la marraine

Dans l’imaginaire collectif, les fées sont de gentils personnages dotés la plupart du temps de petites ailes. Délicates et fragiles, les fées sont bienveillantes et protègent les enfants. Il y a des centaines d’années, ces fées faisaient partie des croyances populaires et certaines d’entre elles régissaient même la vie des jeunes enfants et des adultes.

Les fées ou les Moires grecques

Les Moires étaient des divinités très anciennes que les grecs redoutaient et aimaient. Elles étaient au nombre de trois et encadraient le cycle de la vie :

  • Clotho, la Fileuse.
  • Lachésis, la Répartitrice ou la Destinée.
  • Atropos, l’Implacable ou l’Inflexible.

Chacune d’entre elles avait un rôle bien précis, même s’il n’existe pas de preuves formelles les plaçant au-dessus ou au-dessous des dieux, de Zeus notamment. Clotho, comme son nom l’indique, avait donc la charge de filer les destins. Venait ensuite Lachésis qui déroulait ou enroulait les fils. Enfin, Atropos utilisait ses ciseaux pour couper le fil. Plus symboliquement, la première file, la seconde enroule le fil et la dernière coupe le fil. C’est donc bien tout le mythe de la vie que les Moires représentaient : de la naissance à la mort en passant par l’existence.

Les fées ou les Parques romaines

De la mythologie grecque à la mythologie romaine, il n’y a qu’un pas. Les trois Moires grecques se retrouvent donc logiquement dans la mythologie romaine, incarnées par trois sœurs :

  • Nona est celle qui file, comme Clotho.
  • Decima déroule le fil, comme Lachésis chez les grecs.
  • Morta coupe le fil et décide donc de la fin de vie des mortels, tout comme Atropos.

Tout comme les grecs pour les Moires, les romains craignaient les Parques et leur vouaient donc un culte très important. Pour être exact cependant, il faut noter qu’à l’origine, il n’existait une seule Parque : Parca Maurtia, la déesse des naissances. Les trois Parques sont arrivées plus tard, pour faire le pendant des trois sœurs grecques.

Les trios de femmes vénérées

Ce trio présidant à la naissance, à la vie et à la mort n’est pas une exception chez les grecs et les romains. En effet, de nombreuses autres civilisations ont repris ce principe des trois sœurs. Outre les trois Moires et les trois Parques, nous pouvons par exemple citer :

  • Les trois Nornes scandinaves, ou les trois déesses du destin avec Urd qui représentait le passé, Verdandi le présent et Skuld l’avenir. Elles puisaient l’eau du puits qu’elles mélangeaient à la terre afin d’arroser l’arbre Yggdrasil sur lequel elles gravaient l’avenir de chaque enfant.
  • Les trois Brigit de la mythologie irlandaise est en réalité une divinité ayant trois visages qui symbolisent chacun un moment de la vie : la jeune fille, la mère et la vieille femme.
  • Les trois Déesses-Mères pré-islamiques que sont Al-Uzza, la déesse de l’étoile du matin et de la fertilité, Al-Lât, la déesse du soleil avec la célèbre main de Fatima et enfin Manât la déesse du destin qui coupait le fil.
  • Ces trios de femmes peuvent également faire penser aux trois Déesses Mères que l’on découvre dans la tradition vietnamienne. Elles n’avaient pas le même rôle que les Parques mais correspondaient plutôt chacune à une partie de l’univers : Mâu Thuong Thiên pour la région du ciel, Mâu Thuong Ngan pour la montagne et la forêt et Mâu Thoai pour les eaux et les rivières. Le culte des Déesses Mères a d’ailleurs été reconnu en 2016 patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO.
  • Etc.

D’abord fées puis ensuite marraines, comment s’est passée la transition entre ces deux appellations ? Pour le savoir, continuons notre découverte du passé.

La naissance des fées marraines

Il faut effectivement attendre le Moyen-Âge pour voir apparaître cette appellation de fée marraine. Les chansons de gestes du Moyen-Âge ont popularisé les fées marraines qui gardent le même rôle que les Parques ou les Moires : donner la vie, offrir des dons et régler le destin.

Plus tard, les fées marraines ont vécu aux travers de contes très populaires. Encore de nos jours, ces anciens contes se retrouvent projetés sur grand écran, dans des adaptations cinématographiques modernes. Il s’agit des contes de Charles Perrault publiés en 1697 « Contes de ma mère l’Oye », recueil de huit contes de fées :

  • « La Belle au bois dormant ».
  • « Le Petit Chaperon rouge ».
  • « La Barbe bleue ».
  • « Le Maître chat ou le Chat botté ».
  • « Les Fées ».
  • « Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre ».
  • « Riquet à la houppe ».
  • « Le Petit Poucet ».

Dans une réédition postérieure, deux contes et une nouvelle sont ajoutés au recueil :

  • « La Marquise de Salusses ou la Patience de Griselidis ».
  • « Les Souhaits ridicules ».
  • « Peau d’âne ».

Dans la plupart des contes de Perrault, on trouve des personnages emblématiques, notamment la fée marraine. Cette fée marraine protège l’enfant et l’accompagne dans des moments compliqués de sa vie. En parallèle, la vieille fée est quant à elle associée au côté sombre car s’opposant au héros : dans « La Belle au bois dormant », la vieille fée souhaite la mort de l’héroïne.

On assiste donc progressivement à un changement du positionnement des fées antiques et mythologiques. Les fées ne sont plus en charge de donner, dérouler et arrêter la vie. De même que leur nom évolue de fée à fée marraine, leur rôle change également : elles deviennent petit à petit, dans l’imaginaire collectif des protectrices des enfants. Souvent grâce à une baguette magique, elles aident les héros dans leur vie quotidienne.

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