De la fée à la marraine : l’histoire de la vie

De la fée à la marraine : l’histoire de la vie

Nous vous proposons de voyager dans le temps et de découvrir les origines de la marraine. En effet, avant de s’appeler marraine, celle que nous connaissons aujourd’hui et qui veille sur un enfant s’appelait une fée. Dans la mythologie grecque et romaine, on retrouvait déjà ce rôle très symbolique et protecteur de la fée et de la marraine. Pour comprendre l’importance accordée à la marraine dans de nombreuses familles, en France et dans le monde entier, pour vous aider à faire votre choix de marraine, découvrez l’histoire des fées qui ont peu à peu cédé la place aux marraines.

L’origine divine de la marraine

Dans l’imaginaire collectif, les fées sont de gentils personnages dotés la plupart du temps de petites ailes. Délicates et fragiles, les fées sont bienveillantes et protègent les enfants. Il y a des centaines d’années, ces fées faisaient partie des croyances populaires et certaines d’entre elles régissaient même la vie des jeunes enfants et des adultes.

Les fées ou les Moires grecques

Les Moires étaient des divinités très anciennes que les grecs redoutaient et aimaient. Elles étaient au nombre de trois et encadraient le cycle de la vie :

  • Clotho, la Fileuse.
  • Lachésis, la Répartitrice ou la Destinée.
  • Atropos, l’Implacable ou l’Inflexible.

Chacune d’entre elles avait un rôle bien précis, même s’il n’existe pas de preuves formelles les plaçant au-dessus ou au-dessous des dieux, de Zeus notamment. Clotho, comme son nom l’indique, avait donc la charge de filer les destins. Venait ensuite Lachésis qui déroulait ou enroulait les fils. Enfin, Atropos utilisait ses ciseaux pour couper le fil. Plus symboliquement, la première file, la seconde enroule le fil et la dernière coupe le fil. C’est donc bien tout le mythe de la vie que les Moires représentaient : de la naissance à la mort en passant par l’existence.

Les fées ou les Parques romaines

De la mythologie grecque à la mythologie romaine, il n’y a qu’un pas. Les trois Moires grecques se retrouvent donc logiquement dans la mythologie romaine, incarnées par trois sœurs :

  • Nona est celle qui file, comme Clotho.
  • Decima déroule le fil, comme Lachésis chez les grecs.
  • Morta coupe le fil et décide donc de la fin de vie des mortels, tout comme Atropos.

Tout comme les grecs pour les Moires, les romains craignaient les Parques et leur vouaient donc un culte très important. Pour être exact cependant, il faut noter qu’à l’origine, il n’existait une seule Parque : Parca Maurtia, la déesse des naissances. Les trois Parques sont arrivées plus tard, pour faire le pendant des trois sœurs grecques.

Les trios de femmes vénérées

Ce trio présidant à la naissance, à la vie et à la mort n’est pas une exception chez les grecs et les romains. En effet, de nombreuses autres civilisations ont repris ce principe des trois sœurs. Outre les trois Moires et les trois Parques, nous pouvons par exemple citer :

  • Les trois Nornes scandinaves, ou les trois déesses du destin avec Urd qui représentait le passé, Verdandi le présent et Skuld l’avenir. Elles puisaient l’eau du puits qu’elles mélangeaient à la terre afin d’arroser l’arbre Yggdrasil sur lequel elles gravaient l’avenir de chaque enfant.
  • Les trois Brigit de la mythologie irlandaise est en réalité une divinité ayant trois visages qui symbolisent chacun un moment de la vie : la jeune fille, la mère et la vieille femme.
  • Les trois Déesses-Mères pré-islamiques que sont Al-Uzza, la déesse de l’étoile du matin et de la fertilité, Al-Lât, la déesse du soleil avec la célèbre main de Fatima et enfin Manât la déesse du destin qui coupait le fil.
  • Ces trios de femmes peuvent également faire penser aux trois Déesses Mères que l’on découvre dans la tradition vietnamienne. Elles n’avaient pas le même rôle que les Parques mais correspondaient plutôt chacune à une partie de l’univers : Mâu Thuong Thiên pour la région du ciel, Mâu Thuong Ngan pour la montagne et la forêt et Mâu Thoai pour les eaux et les rivières. Le culte des Déesses Mères a d’ailleurs été reconnu en 2016 patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO.
  • Etc.

D’abord fées puis ensuite marraines, comment s’est passée la transition entre ces deux appellations ? Pour le savoir, continuons notre découverte du passé.

La naissance des fées marraines

Il faut effectivement attendre le Moyen-Âge pour voir apparaître cette appellation de fée marraine. Les chansons de gestes du Moyen-Âge ont popularisé les fées marraines qui gardent le même rôle que les Parques ou les Moires : donner la vie, offrir des dons et régler le destin.

Plus tard, les fées marraines ont vécu aux travers de contes très populaires. Encore de nos jours, ces anciens contes se retrouvent projetés sur grand écran, dans des adaptations cinématographiques modernes. Il s’agit des contes de Charles Perrault publiés en 1697 « Contes de ma mère l’Oye », recueil de huit contes de fées :

  • « La Belle au bois dormant ».
  • « Le Petit Chaperon rouge ».
  • « La Barbe bleue ».
  • « Le Maître chat ou le Chat botté ».
  • « Les Fées ».
  • « Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre ».
  • « Riquet à la houppe ».
  • « Le Petit Poucet ».

Dans une réédition postérieure, deux contes et une nouvelle sont ajoutés au recueil :

  • « La Marquise de Salusses ou la Patience de Griselidis ».
  • « Les Souhaits ridicules ».
  • « Peau d’âne ».

Dans la plupart des contes de Perrault, on trouve des personnages emblématiques, notamment la fée marraine. Cette fée marraine protège l’enfant et l’accompagne dans des moments compliqués de sa vie. En parallèle, la vieille fée est quant à elle associée au côté sombre car s’opposant au héros : dans « La Belle au bois dormant », la vieille fée souhaite la mort de l’héroïne.

On assiste donc progressivement à un changement du positionnement des fées antiques et mythologiques. Les fées ne sont plus en charge de donner, dérouler et arrêter la vie. De même que leur nom évolue de fée à fée marraine, leur rôle change également : elles deviennent petit à petit, dans l’imaginaire collectif des protectrices des enfants. Souvent grâce à une baguette magique, elles aident les héros dans leur vie quotidienne.

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Les marraines de la Grande Guerre

Les marraines de la Grande Guerre

Dans l’histoire des parrains et des marraines, il existe des marraines particulières. Dépourvues de baguette magique, les marraines de guerre avaient cependant des pouvoirs incontestables qui s’exprimaient au travers de leurs plumes. La Première Guerre Mondiale était à l’origine une petite guerre de laquelle les soldats pensaient revenir vainqueurs rapidement. Malheureusement le conflit dura et les soldats connurent rapidement l’enlisement des tranchées. Nous vous proposons de découvrir les marraines de la Grande Guerre qui ont aidé à leur manière les Poilus, une histoire de marraines qui rencontre la grande Histoire.

Les marraines pour soutenir les Poilus

Pour comprendre l’apparition des marraines de soldat, il faut comprendre la situation des Poilus. Partis pour une guerre rapide, les soldats pensaient revenir rapidement chez eux et retrouver leur foyer et leur vie d’avant. Mais la guerre en a décidé autrement et le conflit ne s’arrêta pas après quelques mois. Bien au contraire, les soldats restèrent au front dans une guerre d’usure éprouvante, par des températures glaciales et dans des conditions de vie très compliquées. Le moral des troupes s’en ressentit fortement car les soldats n’avaient pas imaginé que la guerre durerait autant et car ils n’apercevaient pas la fin du conflit.

Pour faire face à cette problématique première, pour redonner confiance et espoir aux soldats, Madame Marguerite de Lens eut l’idée de créer en 1915 « La Famille du Soldat ». Suivirent d’autres associations charitables dont l’association « Mon Soldat » qui reçut le soutien du ministre de la guerre. Enfin, des revues décidèrent de relayer cette initiative en proposant leurs propres rubriques comme ce fut le cas pour la revue « Fantasio » ou la revue « La Vie parisienne ». Grâce à ces revues, les Poilus eurent la possibilité de publier des annonces pour demander des marraines.

Le rôle de la marraine pendant la guerre

Les marraines de guerre sont à l’origine des œuvres charitables destinées à remonter le moral des soldats. Patriotisme et participation à l’effort de guerre se retrouvent dans les agissements de ces femmes. Parfois mères de famille, parfois vivant seules, ces femmes envoient des nouvelles aux soldats qui, à leur tour, leur font part de leurs doutes et de leurs peurs. Ces soldats qui n’avaient plus de famille ou une famille habitant en zone occupée peuvent ainsi se sentir moins isolés et ont, au contraire, le sentiment d’exister et la possibilité d’exprimer leurs sentiments. Certaines marraines se chargent même d’envoyer des colis à leur filleul avec de la nourriture, un réconfort très appréciable par temps de guerre.

Guillaume Apollinaire est un célèbre poète né polonais en 1880 et naturalisé français en 1916. Engagé dans la Première Guerre Mondiale, Guillaume Apollinaire, tout comme de nombreux autres soldats, entretiendra pendant quelques années une relation épistolaire avec Jeanne Burgues-Brun à partir de l’été 1915. Les premiers quatrains qu’il reçut d’elle furent qualifiés par le poète lui-même de talisman :

« Vous allez compléter la geste de vaillance
Des héros polonais au sol de nos aïeux
Emportez pour braver les destins ténébreux
Ce quatrain espérant d’une femme de France. »

Ce quatrain mais également l’ensemble de leurs échanges se retrouvent dans le recueil : « Lettres à sa marraine 1915-1918 » dont voici un autre extrait :

« Bien qu’il me vienne en août votre quatrain d’avril
M’a gardé de tout mal et de toute blessure
Votre douceur me suit durant mon aventure
Au long de cet an sombre ainsi que fut l’an mil

Je vous remercierai s’il se peut je l’assure
Quand nous aurons vaincu le Boche lâche et vil
Dont la vertu française a ressenti l’injure. »

Des chansons pour des marraines dévouées

Ces échanges de lettres en marraines et filleul ont également donné lieu à de nombreuses chansons populaires et émouvantes dont l’objectif était de célébrer et de remercier ces femmes au grand cœur.

C’est ainsi que Jacques Deljéhier a chanté des lettres d’un soldat des tranchées à sa marraine de guerre. Avec des paroles de Claude Lemesle et Manu Lods, on découvre dans ces chansons la relation privilégiée qui s’installe entre la marraine et le Poilu, un soutien moral indispensable.

Voici encore un extrait d’une chanson de Bruyant Alexandre de 1916 « La marraine des Poilus » :

« Savez-vous, marraine inconnue
Que j’ai pleuré comme un enfant
Votre lettre est la bienvenue
Je suis gai maintenant
Savez-vous marraine inconnue
Que j’ai pleuré comme un enfant
Votre lettre pour moi fut la bienvenue. »

Ces chansons témoignent de l’importance réelle des marraines sur le front. Les soldats attendent les lettres de leurs marraines comme un rayon de soleil au fond de leurs tranchées bien sombres et froides.

L’évolution de la correspondance épistolaire des marraines

Si le rôle des marraines de guerre était au début louable et patriotique, il a existé des dérives lors de ces échanges épistolaires. En effet, rapidement, ces lettres ont été montrées du doigt, trop grivoises pour les uns, trop dangereuses pour les autres :

  • À cette époque, les relations entre inconnus n’étaient pas vues d’un bon œil et ne faisaient pas partie des règles de bienséance. Lorsque les échanges se rapprochèrent d’échanges grivois, il n’en fallut pas davantage pour que les moralisateurs dénoncent cette pratique.
  • Les autorités militaires craignaient pour leur part que des espions rédigent les missives et sapent le moral des troupes et découvrent des informations stratégiques.

Le marrainage ne résista pas à ce double procès et les femmes rédactrices furent de moins en moins nombreuses.

Cependant, malgré les accusations de légèreté, le rôle des marraines de guerre reste déterminant et prouve l’importance de la solidarité au sein d’une patrie. La marraine, comme elle a été imaginée lors de la création des premières associations, apporte réconfort et écoute aux plus démunis. On la retrouva d’ailleurs lors de la Seconde Guerre Mondiale.

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Les chansons des Parrains et Marraines célèbres

Les chansons des Parrains et Marraines célèbres

Les parrains et surtout les marraines sont des personnages qui ont souvent accompagné la vie des héros, qu’ils soient imaginaires ou réels. Ce sont des histoires légendaires, des contes mais aussi des témoignages poignants de l’Histoire de l’humanité. Des chanteurs célèbres ont rendu hommage à ces parrains et ces marraines d’exception, des chanteurs ont prêté leur voix à des marraines qui ont marqué des générations entières. Nous vous proposons de découvrir les chansons qui ont mis à l’honneur les parrains et les marraines : laissez-vous tenter et fredonnez ces airs très connus.

La chanson populaire de la fée marraine de Cendrillon

La fée marraine de Cendrillon est très reconnaissable avec sa cape bleue, sa baguette magique et son visage attachant. Protégeant Cendrillon, elle lui offre non seulement un carrosse mais une merveilleuse robe de soirée ainsi que de fins souliers pour que Cendrillon puisse se rendre au bal. Mais la marraine la met en garde : la magie prendra fin lorsque minuit sonnera. Ce célèbre passage s’accompagne dans les souvenirs de la fameuse chanson « Bibbity Bobbity Boo ». Combien de petits enfants ont essayé de prononcer ces mots magiques ? Si vous souhaitez à votre tour tenter l’expérience, les voici :

« Salagadou, la menchikadou, la Bibidi Babidu Bou,
Mélangez tout ça et vous aurez quoi ?
Bibidi Babidi Bou !
Salagadou, la menchikadou, la Bibidi Babidu Bou,
C’est de la magie où je ne m’y connais pas !
Bibidi Babidi Bou !
Salagadoula veut dire :
La menchika scoubidou.
Mais le truc qui fait boum à tous les coups,
C’est Bibidi Babidi Bou !

Ô Salagadou, la Menchikadou, la Bibidi Babidi Bou,
Mélangez tout ça et vous aurez quoi ?
La, la, la, la, la, la, la, la, la, la, la,…
Bibidi Babidi, Bibidi Babidi, Bibidi Babidi Bou ! »

Vous allez pouvoir retrouver cette marraine au grand cœur dans un extrait vidéo reprenant précisément cette scène culte de « Cendrillon ».

Shrek et la marraine la bonne fée

Marraine la bonne fée fait son apparition dans le film « Shrek 2 », sorti en 2004 et réalisé par Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon. Ce personnage haut en couleurs n’en reste pas moins très redoutable. En effet, fée de Fort Fort Lointain, elle veut gouverner le royaume et va pour cela user de différents stratagèmes en poussant Fiona à épouser son fils Charmant à la place de Shrek. Même si elle porte également une robe bleue, une baguette magique et a les cheveux blancs, la fée marraine de « Shrek 2 » se trouve cependant aux antipodes de la fée de Cendrillon, en révélant ce côté maléfique et cruel.

Chanson « La marraine » d’Henri Salvador

Nous vous proposons de sortir des contes et des films, pour retourner dans le monde réel avec le poétique Henri Salvador. En 1972 il interprète une chanson dont il compose la musique et dont les paroles sont écrites par Michel Rivegauche. Cette chanson met à l’honneur la marraine et les marraines en général. Voici un extrait de la chanson « La Marraine » :

« Viens voir la marraine
On va se fendre comme des baleines
Viens voir la marraine
La marraine c’est une reine

Et tu sais chez elle, pas de carottes râpées
Courgettes, épinards, radis ou poireaux
Elle fait le trafic des pots de crèmes glacées
Et puis top secret y a de la noix de coco
On se lave pas les mains, on se lave pas les dents
Et on ne se peigne pas mais qu’est-ce que t’attends
Alors ! »

Par opposition aux contraintes des instituteurs de l’école ou des parents à la maison, la marraine apparaît comme une bonne fée chez qui tout est permis et qui ne propose que du bonheur et de la bonne humeur. 

La marraine des Poilus, récit historique

L’histoire n’a pas connu que des moments heureux. Même si les contes sont là pour divertir, il est également important d’évoquer une partie importante de l’Histoire. Lors de la Première Guerre Mondiale, des marraines entretenaient des échanges épistolaires avec les soldats, les Poilus. Ces lettres sont aujourd’hui régulièrement exposées et sont de précieux témoignages de cette époque. Jacques Deljéhier a chanté une chanson très poignante et bouleversante « La marraine de guerre » qui met en musique ces lettres.

La musique du film « Le Parrain »

Pour terminer, nous ne pouvions pas évoquer l’envoûtante mélodie du film « Le Parrain ». Même si le parrain n’a rien d’une fée comme les premières que nous avons évoquées, la musique du film a traversé les générations. Les compositions de Nino Rota ont en effet joué un grand rôle dans le succès du film « Le Parrain » de Francis Ford Coppola, qui en fit même une trilogie. 

Les parrains et les marraines se découvrent en chanson à travers les époques. Ces chansons de parrain et marraine sont des témoignages de l’Histoire mais aussi des occasions de fredonner des airs célèbres. 

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Les parrains des navires et les villes marraines

Les parrains des navires et les villes marraines

Nous vous proposons de vous plonger dans l’histoire des bateaux et des grandes villes côtières qui, comme vous allez voir, ont à leur façon mis à l’honneur les parrains et les marraines. En effet, il ne s’agit plus de veiller sur la destinée d’un enfant, quoique la métaphore de la relation enfant parrain ou marraine puisse tout de même être utilisée. Découvrez ce nouveau chapitre dans l’histoire des parrains et des marraines.

Les villes marraines depuis leur création jusqu’à nos jours

La tradition des familles de marins

Dans les années 1400, la flotte française est mise en avant. Des marins embarquent sur des navires de la marine de guerre et leurs familles prennent part à leur façon à ce genre d’expédition. En effet, les familles restées dans les villes, vont ainsi développer un soutien financier pour la construction des bâtiments par les villes. Dans les années 1700, des familles influentes, et même des villes, vont soutenir ces constructions et donner leur nom à des bâtiments militaires, créant ainsi la flotte de Louis XVI. Parmi les noms célèbres des bâtiments militaires, nous pouvons noter : « La ville de Paris », « Le Bordelais », « Le Marseillois », etc.

Ce fonctionnement a dépassé les frontières de la France et a permis en Europe et même en Asie de financer la marine de guerre. Le parrainage avait donc une importance déterminante et son orientation était clairement d’ordre financier. 

L’association des villes Marraines

Il faut remonter à 1986 pour voir la création de l’association des villes Marraines, ou AMV. À cette époque, l’association rassemble des collectivités territoriales qui ont décidé de parrainer les bâtiments de la Marine nationale, s’inscrivant alors dans la logique précédente. Les années passant, ce parrainage s’étend à d’autres organismes comme l’armée de l’Air en 1995, l’armée de Terre en 1996 ou encore la Gendarmerie nationale en 1999.

Si cette association a connu un tel développement c’est car elle répondait à un besoin important de rassembler et d’unir la nation à l’armée. Plus concrètement, ce parrainage permet aux collectivités et aux élus locaux d’installer une concertation concrète avec les différentes forces armées. La dimension financière n’existe plus et a été remplacée par une dimension symbolique.

Les parrains et les marraines des navires

Pour comprendre cette tradition antique, il faut remonter aux origines de la navigation, à l’époque des Dieux et des tempêtes qui prenaient la vie de milliers de marins. Pour conjurer ce sort, pour attirer le bon esprit sur le bateau, les marins avaient pris l’habitude de le baptiser. Même s’ils ne cassaient pas une bouteille de champagne, ils versaient du sang sur le bateau afin qu’il soit épargné au cours de ses nombreuses sorties en mer. Il était coutume de penser qu’un bateau qui ne goûtait pas au vin goûterait au sang. Lors de ce baptême, la marraine désignée était la plupart des cas l’épouse du propriétaire du bateau.

De nos jours, cette tradition reste bien présente même si, nous l’avons vu, le sang a été remplacé par du vin puis par du champagne. De plus, la marraine n’est pas nécessairement l’épouse du propriétaire du bateau. En effet, elle est même souvent une personnalité reconnue dans le monde entier qui prononce la célèbre phrase : « Je te baptise et te souhaite bonne navigation. »

Le baptême du bateau par la marraine consiste donc à casser une bouteille de champagne sur la coque du navire. Mais encore faut-il casser la bouteille du premier coup. Si ce n’était pas le cas, cela attirerait le malheur pour le bateau. C’est ainsi que très récemment des histoires ont été rapportées : la bouteille ne s’étant pas brisée sur le bateau, des passagers sont tombés malades lors d’une traversée.

Il s’agit donc d’un symbole très fort : la marraine joue un rôle véritable dans la vie du bateau. À l’occasion du baptême du bateau, ce dernier reçoit un Macoui, qu’on pourrait décrire comme un serpent qui suit le bateau. Si le bateau change de nom, il faudra tuer le Macoui afin de pouvoir lui donner un autre nom.

Les parrains et marraines célèbres

Qu’il s’agisse de villes marraines ou de parrains célèbres, nous vous proposons une sélection de personnalités ayant baptisé des bateaux ou étant parrain et marraine de régiments militaires :

  • Stéphane Bern et Carole Gaessler sont les parrain et marraine du 40ème régiment de transmissions basé à Thionville.
  • Caroline de Monaco est la marraine du 17ème régiment de génie parachutiste.
  • Vincent Moscato est le parrain du 12ème régiment de cuirassiers basé à Olivet.
  • Shy’m est la marraine du 1er régiment d’artillerie base à Thionville.
  • Sophia Loren est la marraine de tous les bateaux de MSC Croisières.
  • Audrey Hepburn est la marraine du premier Star Princess.
  • Whoopi Goldberg est la marraine du Serenade of the Seas.
  • Simone Veil est la marraine de l’Europa.
  • La Reine Elizabeth II est la marraine du Queen Elizabeth II.
  • Grace de Monaco est la marraine du Cunard Princess.
  • La princesse Fiona, la femme de Shrek, est la marraine de l’Allure of the Seas.
  • Armando Christian Pérez, ou Pitbull est le parrain du Norwegian Escape.
  • Marion Cotillard est la marraine du Costa Serena.
  • Etc.

Le rôle du parrain et de la marraine est indispensable et sa présence nécessaire pour baptiser un nouveau bateau. De tous temps, les parrains et les marraines ont apporté leur soutien, qu’il s’agisse d’un soutien financier ou symbolique, à une cause particulière. C’est cet aspect-là de la grande Histoire qui se retrouve dans l’histoire individuelle de chaque nouveau-né avec son parrain et sa marraine. .

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La petite histoire et la grande Histoire des parrains et marraines

La petite histoire et la grande Histoire des parrains et marraines

La tradition de nommer un parrain et une marraine remonte à la nuit des temps. Depuis la période antique, les parrains et les marraines ont eu un rôle décisif. Nous vous proposons d’ouvrir ce livre d’histoire et de partir à la rencontre des différents parrains et marraines qui ont traversé les époques. De la fée à la marraine au grand cœur, du parrainage du navire de marins à la célébration en chanson de ce moment important, découvrez la formidable histoire de ces hommes et de ces femmes d’hier et d’aujourd’hui.

Il était une histoire de fée

Tous les contes commencent ainsi et bien souvent il est question de fées dans ces jolies histoires. Ces fées, qui sont aussi appelées marraines comme dans Cendrillon par exemple, peuvent protéger les enfants ou tenter de leur nuire, comme dans la fée marraine de Shrek. Pour comprendre l’origine de ces fées, il faut remonter à l’époque antique, chez les grecs et les romains plus précisément. En effet, elles se nommaient dans la Grèce antique les Moires grecques et dans la mythologie romaine les Parques romaines. Au nombre de trois, elles symbolisaient l’évolution de la vie et chacune des trois sœurs avait un rôle bien spécifique autour de la bobine de fil :

  • La première file.
  • La deuxième déroule le fil.
  • La troisième coupe le fil.

C’est une réelle métaphore de la vie pour montrer la toute puissance des Moires ou des Parques. De nos jours, les marraines et les parrains, qui ont hérité de certaines caractéristiques de ces divinités, sont présents à côté de l’enfant tout au long de sa vie. Il faudra attendre le Moyen-Âge pour voir apparaître l’usage du mot « marraine » comme nous le connaissons aujourd’hui.

La Grande Guerre et les marraines

Le Moyen-Âge a progressivement remplacé l’appellation fée par marraine. L’Histoire allait se charger de donner une nouvelle orientation à ce mot avec un événement tragique qui marqua à tout jamais le monde : la Première Guerre Mondiale. C’était des jeunes soldats partis au front qui se retrouvèrent rapidement enlisés dans une guerre des tranchées horribles et dévastatrices pour le moral. Afin de les aider, à leur manière, des femmes restées dans les villes décidèrent de leur écrire et d’entamer une réelle relation épistolaire avec eux. Ces lettres étaient pour les soldats comme des bouffées d’oxygène car, perdus dans les tranchées, ils eurent le sentiment d’exister pour quelqu’un, ils surent qu’ils avaient une oreille attentive qui était prête à écouter leurs doutes et leurs craintes.

Les marraines de la Grande Guerre ont été créées dans la spontanéité pour participer à un effort de guerre, pour remonter le moral des troupes, pour leur assurer qu’ils n’étaient pas abandonnés au fond de leurs tranchées. Ce sont des marraines inconnues, des marraines mères de famille, des marraines du monde entier qui se sont données pour mission d’aider les soldats. Pour toute chose le moral a son importance, cela est d’autant plus vrai en cas de guerre.

Sélection de chansons sur les parrains et marraines

Si on pense à une chanson de marraine, on pense spontanément à une fée marraine, celle de Cendrillon par exemple qui transforme une citrouille en carrosse dans une chanson mélodieuse. En revanche, la chanson de parrain évoque dans nos souvenirs le film Le Parrain. D’un tout autre registre, loin des standards de la fée marraine, ce film a propulsé dans le hit parade une chanson édifiante et qui marquera à jamais l’histoire musicale.

Mais d’autres chanteurs ont mis à l’honneur les parrains et les marraines. C’est notamment le cas d’Henri Salvador qui vante les mérites de sa marraine. Les chansons se retiennent et sont de véritables madeleines de Proust qui nous font plonger quelques années plus tôt. Elles sont le témoignages de notre passé, de notre enfance, tout comme elles seront le témoignage de l’enfance de nos enfants. Parce qu’on dit que les chansons reflètent l’état d’une société, il est important de les découvrir et d’apprendre à connaître des chansons d’une autre époque;

Retour sur le baptême des navires et les villes portuaires

Depuis toujours les marins ont eu à cœur de faire baptiser leurs navires avant de prendre la mer pour échapper au mauvais sort, pour vaincre les tempêtes, pour revenir à la ville sain et sauf. Cette tradition séculaire perdure encore aujourd’hui et a connu quelques ajustements. À l’époque antique, la proue du bateau était recouverte de sang. Plus récemment, le sang a été remplacé par du vin rouge. Enfin, le champagne, synonyme de fête, a pris la place du vin rouge pour le baptême des navires. Voici une autre différence avec cette tradition : la marraine du navire est souvent une personnalité, qu’elle soit chanteuse, femme politique, femme de lettres ou encore sportive. Même si autrefois la marraine d’un bateau était la femme de son propriétaire, cette tradition a disparu, mais c’est un rôle qui demeure cependant féminin.

Les villes portuaires ont aussi joué un grand rôle pour les marins puisqu’elles ont participé activement à la construction des bateaux et des différents bâtiments militaires. C’est d’ailleurs dans ce dernier cas que l’on parle de villes marraines, jadis toutes portuaires, aujourd’hui s’éloignant des côtes. Dans ce domaine militaire, on trouve également des hommes célèbres ou des villes réputées, parrains ou marraines de la construction d’un bâtiment particulier, qui ont ainsi donné leur nom à un bâtiment militaire.

Des hommes et des femmes parrainant les associations

Ce sont des parrains et des marraines de cœur qui permettent de mettre en lumière le travail formidable de nombreux bénévoles. Ces hommes et ces femmes donnent de leur temps pour une cause et, grâce à leur notoriété, permettent de faire avancer les recherches et permettent à un plus grand public de connaître ces différents combats. Tout au long de l’année, des journées sont organisées pour ne pas oublier des malades, des enfants qui souffrent. Tout au long de l’année, chacun est invité à faire un geste pour les aider, pour aider les associations.

Depuis l’époque antique jusqu’aux parrains et marraines de cœur, le fil conducteur reste le même : le parrain et la marraine sont des hommes et des femmes qui aident leur prochain. Ils essaient d’améliorer le quotidien de personnes proches d’eux ou de parfaits inconnus dont ils espèrent un avenir meilleur. Les parrains et les marraines sont entourés de gens qui, comme eux, veulent faire avancer le monde sur la route ensoleillée du bonheur.